Retour sur l’intervention d’Arnaud Berger lors du colloque « La finance verte : le rôle de la finance pour le climat »

21 octobre 2016

Arnaud Berger, directeur du développement durable du Groupe BPCE, est intervenu ce jeudi 20 octobre lors d’un colloque qui s’est tenu à l’Assemblée Nationale, organisé par Arnaud Leroy, député des français établis hors de France, président du groupe d’études sur les changements climatiques et membre de la Commission développement durable, sur le thème de « La finance verte : « le rôle de la finance pour le climat ».

 

 

Intervention d’Arnaud Berger lors de la table ronde « Finance Climat: made in France »

Le colloque s’est déroulé en plusieurs parties. Lors de la première table ronde, modérée par Thomas Braschi (Directeur France de 2° Investing Initiative), Arnaud Berger est intervenu autour du thème de la « Finance Climat : made in France », aux côtés de Anne-Catherine Husson-Traore (Directrice Générale de Novethic), Sylvain Vanston (Direction de la Responsabilité d’Entreprise, Axa Group) et Arnaud Leroy. Le colloque s’est terminé par une intervention d’Emmanuel Macron.

 

 

A l’occasion de ce colloque, Arnaud Berger s’est exprimé sur la situation du « Made in France » :

Le marché de la croissance verte, en France, représente environ 36 milliards d’euros de chiffres d’affaires au global : 20 milliards d’euros pour la filière de l’efficacité énergétique et 16 milliards d’euros pour les énergies renouvelables. C’est un marché conséquent qui montre que la transition énergétique est déjà en marche. Le recensement des investissements dans ces filières vertes révèle que 2/3 du chiffre d’affaires du secteur de la rénovation thermique et de l'efficacité énergétique, soit environ 21 milliards d’euros, sont réalisés au niveau local et mis en œuvre par des artisans et des PME dans les régions.

Aujourd’hui, l’association des termes « finance » et « climat » fait souvent référence aux marchés de la transition énergétique, et soulève la question de la concurrence. Depuis la conférence de Copenhague sur le climat en 2009, la compétition sur ce marché a dépassé les initiatives individuelles pour devenir un enjeu international, une course au développement des énergies vertes et à l’efficacité énergétique.

Cependant, la situation actuelle du marché local et les négociations au niveau international génèrent des paradoxes. Le premier repose sur la polarité de la réponse au financement : si un marché local nécessite une réponse bancaire, les propositions internationales convergent davantage vers une réponse financière, à grande échelle, de massification du marché de la croissance verte grâce à des outils financiers, de type green bond. Comment répondre de manière cohérente à des demandes de financement pour des marchés tellement inégaux ?

Le second paradoxe repose sur les différences de modèles bancaires. Le modèle dominant international des banques de marché a peu d’intermédiation, contrairement au modèle des banques universelles et locales. Ces dernières manquent de visibilité dans les négociations internationales mais sont pourtant actives; il est alors indispensable de considérer l'enjeu qu'elles représentent pour la mesure de la compétitivité européenne et française :

   - Les cinq premières banques mondiales (en total de bilan) sont chinoises 

   -  Les cinq premières banques mondiales (en revenus de la BFI) sont anglo-saxonnes et l'Europe s'alarme de la faiblesse relative des BFI européennes sur la scène internationale. 

Face à cette situation, la réponse internationale est la mise en place d’un position paper durant le G20, concernant la place du retail et des banques locales dans les travaux FSB-G20.

Le Groupe BPCE a initié, au sein de discussions avec la FBF, le green supporting factor. Sur le plan réglementaire européen, les banques françaises demandent un traitement prudentiel adapté des actifs verts pour faire baisser l’exigence en capital. Enfin, au niveau européen, Arnaud Berger représente le Groupe BPCE au sein de l’ESBG ( European Savings and Retail Banking Group) et de l’EACB (European Association of Co-operative Banks). Dans ce cadre, il a participé à l’EEFIG (The Energy Efficiency Financial Institutions Group)  premier groupe de travail financier sur l’énergie de la commission européenne. Dans les débats, la place du marché retail (accompagnement des particuliers, pro, TPE/PME du marché de l’énergie par les banques) a été étudiée en priorité avec une attention portée aux modèles de distribution.

Sujet lié