Le secteur des Fintechs atteint 2,5 Mds€ (+22%) le montant levé a doublé pour atteindre près d'1Md€ en 2024

L’arrivée à maturité du secteur réoriente l’origine des financements et pose la question de la souverainté du secteur

Contrairement à 2023 où les fintechs puisaient leurs ressources financières de manière équilibrée entre financements dilutifs (venture capital, private equity...) et non dilutifs (aides, prêts...), l'année 2024 suggère un changement de cap. Seules 27 % des fintechs ont bénéficié d’un financement non-dilutif, tandis que 34 % ont eu recours à un financement dilutif, soit un écart qui se creuse de 6 points en 2024.

La diminution des aides publiques nationales (-5pts) et régionales (-3pts), l’augmentation notable des prêts publics (+11pts) et la prépondérance des prêts bancaires (51%) sont le signe d’un accès plus aisé aux financements bancaires et une dépendance moindre aux aides publiques, preuve de la maturité du secteur. La remise en cause du Crédit Impôt Recherche (CIR), mobilisé par plus d’une fintech sur deux pourrait creuser encore l’écart en 2025. 

En parallèle, avec l’arrivée à maturité du secteur, les capitaux américains/anglosaxons prennent progressivement le relais des capitaux européens dans le financement dilutif ce qui pose un enjeu majeur de souveraineté financière.

Les acquisitions entre Fintechs : réponse à la raréfaction du financement et signe de la maturité grandissante du marché

En 2024, les levées de fonds se concentrent principalement sur le segment late-stage. On constate que 84.74% des fonds levés ont profité à des fintechs ayant déjà réalisé un cumul de financement supérieur à 30 M€, laissant un besoin persistant sur le early et mid-stage. Ainsi, les fintechs évaluent désormais l’accès aux capitaux comme un des principaux défis — à égalité avec la conformité réglementaire et l’incertitude économique (38 %). 

Pour pallier le déficit de financement sur les tours early et mid-stage, un mouvement inédit voit des fintechs et insurtechs racheter leurs pairs, à l’instar d’ une assurance habitation qui a acquis Flink (gestion de sinistres) ou Shine (néo-banque des professionnels) qui a intégré Zettle France (terminaux de paiement). De manière globale, la tendance est à la consolidation avec 46 % des acteurs du secteur qui prévoient une fusion ou une croissance externe en 2025. 

Ces rapprochements structurent l’écosystème, tout en nourrissant la confiance : près d’une fintech sur deux anticipe une croissance de plus de 50 % en 2025, et 92 % comptent recruter dans les mois à venir.

L’IA trouve ses cas d’usages et pose des défis spécifiques

En 2025, l’adoption de l’IA s’impose dans l’écosystème : deux tiers des entreprises déclarent l’utiliser pour optimiser à la fois leurs processus clients et internes, contre moins de la moitié un an plus tôt. Les usages les plus matures concernent l’enrôlement des clients, le scoring, les interactions automatisées ou encore le marketing personnalisé, utilisés par 74 % des répondants. Mais cette généralisation rapide fait émerger des défis. La détection de la fraude et la gestion du risque progressent (41 % d’usages en 2025, contre 36 % en 2023), et la question de la sécurité des données, citée comme un impact majeur par 35 % des entreprises, devient centrale.

Le palmarès est disponible sur ce lien 

DE NOMBREUX MOUVEMENTS AU SEIN DU FINTECH100

Entrées notables en 2025 : Memo Bank, Obendy (Wizbii), Coinhouse, Joko, Anaxago, Simplis, Meelo, Weefin.

Progressions significatives : Trustpair (+60 places), Akur8 (+49), Yomoni (+46), My Unisoft (+42), PayLead (+39), LeoCare (+27).

La collecte d’information des fintechs et assurtechs a été réalisée entre le 20 février et le 20 avril 2025.

Julie Huguet Directrice Générale de la French Tech déclare : « Cette nouvelle édition du palmarès révèle une dynamique puissante : celle d’un écosystème fintech qui passe à l’échelle, en tissant des liens solides avec les grands groupes. En 2024, 81 % des start-up interrogées affirment avoir noué un partenariat avec un acteur institutionnel ou un grand groupe. Plus qu’une tendance, ce chiffre traduit l’ancrage d’une nouvelle culture de la collaboration. Et c’est précisément cette alliance que le programme « Je choisis la French Tech », porté par la Mission French Tech, s’attache à renforcer. Lancé il y a deux ans, ce mouvement fédère aujourd’hui plus de 600 entreprises et 90 partenaires institutionnels comme Finance Innovation. Tous unis autour d’un même objectif : renforcer les achats des start-up auprès des acteurs privés et publics. Aujourd’hui, la fintech française ne se contente plus d’innover : elle s’allie, elle construit, elle accélère. Une énergie collective qui change la donne et fait émerger les champions de demain.»

Maximilien Nayaradou, Directeur Général de Finance-Innovation déclare : « Malgré le capital, qui devient plus difficile à lever , en particulier pour les petites et moyennes fintechs, , les anticipations de croissance du chiffre d’affaires et d’embauche reste forte, c’est une bonne nouvelle car cela signifie que les fintechs sont aujourd’hui suffisamment mature pour compenser le capital par du chiffre d’affaires et maintenir la création d’emplois à un haut niveau. Le secteur se consolide, non seulement une IPO a été effectué : Younited Credit est entré en Bourse, une première pour une fintech, mais les acquisitions se multiplient : acquisition de Helios par Younited Credit, acquisition de Regate par Qonto…. Les grosses fintechs utilisent les capitaux dont elles disposent pour faire des acquisitions de concurrents ou des intégrations verticales. Non seulement les fintechs grossissent ; mais elle travaille plus en écosystème qu’auparavant, avec les grands groupes (81% en 2024 contre 76% en 2023), mais aussi avec les autres starts-up qui sont souvent des fintechs (35% en 2024 contre 28% en 202. C’est ce travail collaboratif entre les acteurs que favorise le pôle de compétitivité Finance Innovation au service de la croissance et de la création d’emplois. Enfin vu l’usage massif fait de la R&D fait par les fintechs (plus de la moitié font du CII et du CIR et 43% des fintechs ont une part des emplois techs supérieur à la moitié de leur effectifs), il faut être vigilant par rapport aux coupes massives effectués dans le financement de la R&D qui auront pour conséquence si elles sont maintenues ou accentuées de réduire la croissance potentielle française à long terme et réduire l’effort d’innovation du pays.»

Bernard-Louis Roques, Co-fondateur et Directeur Général de Truffle Capital ajoute : « Voici la toute dernière édition du Fintech 100, déjà la quatrième de rang, désormais bien plus qu'un simple classement : une étude de référence, riche et complète, véritable radiographie dynamique de l'écosystème fintech et insurtech en France.Nous nous sommes attachés à analyser en détail, objectivement et non subjectivement, les plus importantes sociétés du marché, sans nous limiter au seul critère des levées de fonds, jusqu'à la seule et unique métrique publiée, en y adjoignant ceux du chiffre d'affaires, de la croissance, de l'emploi et de l'efficacité du capital levé.
L'industrie de la fintech n'est pas seulement résiliente, elle est extrêmement dynamique, avec une croissance de 22% l'an dernier qui amplifie un taux composé de croissance annuelle de 19% sur la période 2015 - 2024.
En Europe comme aux États-Unis, la fintech représente depuis 3 ans 20% de l'ensemble des investissements des VC, contre 10% en 2017 et de l'ordre de 5% il y a 10 ans. Chez Truffle Captal, nous nous félicitons d'avoir très tôt fait le pari de nous focaliser sur cette industrie, et d'en être devenu l'un des spécialistes reconnus.
Après la période "d'exubérance irrationnelle" des années 2021-2022 où les valorisations et les levées de fonds étaient démesurées, puis celle d'une brutale correction des années 2023-2024, la tendance invite à un optimisme raisonnable et solide pour les années à venir, avec probablement dans les prochains mois des IPOs majeurs, non seulement aux USA (Circle…) mais aussi en Europe (Revolut, Klarna…), ce qui est une grande nouveauté.
Gageons que les prochaines éditions du Fintech 100 verront s'amplifier les tendances dessinées cette année, comme le positionnement de la plupart des acteurs de la fintech sur la croissance rentable, l'adoption massive et généralisée de l'IA, ou encore la convergence du web3.0 et de la finance traditionnelle. »

Laurent Monéger, Directeur Innovation du Groupe BPCE ajoute : « Chez BPCE, nous sommes fiers d'être un partenaire historique du Palmarès Fintech 100 et de soutenir cette 4ème édition, un événement clé qui met en avant l'innovation dans le secteur financier. Notre partenariat avec Finance Innovation illustre notre engagement à soutenir les startups fintech, essentielles à la transformation de notre économie.
Cette année, nous avons observé une résilience remarquable des fintechs face aux défis du marché. Le Palmarès Fintech 100 fait, notamment, la part belle aux acteurs privilégiant les activités B2B et ayant noué des partenariats avec d'autres sociétés, et notamment de grands groupes bancaires et d'assurance.
Cela conforte notre conviction que la collaboration est essentielle pour réussir dans cet environnement en constante et rapide évolution. En unissant nos forces avec celles des fintechs, nous pouvons cocréer des solutions qui répondent aux attentes de nos clients tout en respectant les exigences réglementaires. Ensemble, nous avons l'opportunité de bâtir un écosystème fintech plus fort, innovant et inclusif, au service de tous. »

Mung Ki WOO, COO – Services Financiers du Groupe Sopra Steria, conclut : « Cette nouvelle édition du Fintech 100 confirme une chose essentielle : malgré un contexte économique plus contraint, l’écosystème fintech reste particulièrement dynamique, innovant et créateur de valeur. Nous sommes fiers de renouveler notre engagement aux côtés de Finance Innovation, Truffle Capital et BPCE pour décrypter, année après année, les grandes évolutions du marché. Les enseignements de cette édition — notamment sur l’adoption massive de l’IA — montrent à quel point les fintechs restent un moteur technologique incontournable. Plus que jamais, il est indispensable de renforcer la collaboration entre startups, grandes entreprises et institutions pour inventer ensemble la prochaine génération de services financiers. C’est précisément ce que nous nous efforçons de faire chez Sopra Steria, en plaçant l’innovation technologique au coeur de notre action et de notre écosystème. »